Faire vivre les droits culturels pour tous et avec tous !
L’affirmation en acte des droits culturels des personnes doit permettre la reconnaissance des paroles, des expressions de tous, y compris celles des personnes aujourd’hui déniées. Néanmoins, elle ne se limite pas à reconnaître et organiser la cohabitation des identités culturelles existantes mais doit permettre d’interroger le fonctionnement actuel de la société afin de réduire les inégalités sociales et culturelles territoriales qui tendent aujourd’hui à augmenter.
Affirmer les droits culturels c’est aussi refuser l’assignation à un statut de consommateurs de biens culturels diffusés par le marché mais c’est aussi considérer que le moment artistique fondamental, ne saurait occulter ou s’opposer aux autres dimensions de la culture.
La référence à la défense et à la promotion des droits culturels des personnes peut contribuer à unifier et donner plus de cohérence encore à une démarche qui situe le rapport à l’art et à la culture dans une visée d’émancipation et de partage du sensible, en inscrivant de manière dynamique les MJC, la FRMJC Nouvelle-Aquitaine et la FFMJC dans le débat actuel sur l’avenir des politiques culturelles et les perspectives de leur refondation nécessaire sous peine de leur démantèlement pure et simple.
Cette approche redonne tout son sens à l’enjeu d’une politique publique ambitieuse conjuguant : soutien public à la création, démocratisation (c’est-à-dire accès et conditions effective d’appropriation par chacun des œuvres) et démocratie culturelle (c’est-à-dire accès effectif aux pratiques culturelles et artistiques).
Cette approche permet également d’affirmer la culture comme levier de politiques sociales et éducatives visant à restaurer, augmenter la puissance et le pouvoir d’agir des individus.
Par-delà la référence à un label, la Scène Culturelle de Proximité défendue aujourd’hui par de nombreuses MJC est peut-être le nom de l’expérimentation de nouveaux rapports socio-politiques entre les habitants d’un territoire de vie, des militants de l’éducation populaire, des artistes, des chercheurs et des scientifiques cherchant ensemble à conjuguer émancipation individuelle et émancipation collective en affirmant la culture dans sa dimension artistique et anthropologique comme vecteur essentiel de la transformation démocratique de la société.
Au travers des démarches conduites et la revendication commune de la promotion des droits culturels des personnes, l’enjeu n’est-il pas d’interroger les différents champs d’expériences permettant aux individus de se construire comme sujet singulier et citoyen reconnu : l’expérience de l’ouvrage, le rapport à l’œuvre, le rapport à la prise de parole dans l’espace public ?